Les matériaux d'isolation biosourcés sont une bonne alternative
2023-10-04 10:44:20
Les matériaux d'isolation biosourcés gagnent du terrain en Belgique. Ils constituent une bonne alternative aux matériaux d'isolation traditionnels. Cependant, il est important de savoir que la performance de l'ensemble du mur n'est pas déterminée uniquement par l'isolation, mais également par ses performances hygroscopiques, thermiques, acoustiques et de sécurité incendie. Il faut donc avoir une vue d'ensemble des systèmes de construction.
Publié le 03.10.2023 - Auteur Bouwkroniek
Plusieurs études récentes ont comparé les performances de six isolants semi-rigides biosourcés (laine de mouton, lin, chanvre-cellulose, textiles recyclés, herbe, lin-coton-chanvre) à celles d'une laine de roche semi-rigide classique. Pour ce faire, un mur constitué de sept modules (de 1,2 m de côté et de 20 cm d'épaisseur), équipé de divers capteurs (température, flux de chaleur et humidité), a été érigé dans une maison d'essai à ossature en bois. Les conditions climatiques à l'intérieur du chalet ont été contrôlées de manière à ce que la température ambiante y soit de 18 °C et l'humidité relative de 85 %, ce qui correspond aux conditions d'une pièce mal ventilée.
IMPACT SUR L'HUMIDITÉ RELATIVE
Les matériaux isolants biosourcés, qui ont été testés séparément, présentent de bonnes performances hygroscopiques. Pour vérifier cette performance en conditions réelles, deux parois ont été testées dans une chambre climatique. L'un des murs contenait des fibres de lin, l'autre de la laine de roche. Des panneaux OSB ont été posés à l'intérieur des murs. Bien qu'il soit toujours recommandé d'installer un pare-vapeur, plusieurs tests ont été effectués sans pare-vapeur afin de mieux comprendre le phénomène de transport de l'humidité. Une plaque de finition (gypse ou argile) a été ajoutée à certaines configurations pour étudier son impact.
Pendant les tests, un climat hivernal a été simulé en continu dans une partie de la chambre climatique et un climat intérieur dans une autre partie, avec une brusque augmentation de l'humidité toutes les 24 heures pour reproduire les conditions d'une salle de bain non ventilée, par exemple. L'air de la pièce a ensuite été complètement rafraîchi à intervalles rapprochés et la capacité du mur à libérer l'humidité accumulée a été mesurée.
Dans les configurations étudiées, le contrôle de l'humidité relative à l'intérieur du mur est principalement influencé par le panneau OSB et ensuite par le panneau de finition (avec un impact plus important pour le panneau d'argile que pour le panneau de plâtre). L'isolation ne joue qu'un rôle mineur. Dans la pratique, il est obligatoire d'appliquer un pare-vapeur dans les murs en contact avec l'environnement extérieur. D'autres tests ont confirmé qu'un tel écran réduit encore l'impact de l'isolation sur la régulation de l'humidité de l'air intérieur.
IMPACT SUR LE CONFORT D'ÉTÉ
En raison de sa densité, la laine de bois présente théoriquement un déphasage thermique plus important que la laine de roche. Pour vérifier l'impact sur un système entier, deux murs avec de la laine de bois ou de la laine de roche ont été testés dans des conditions simulant une journée d'été avec d'importantes fluctuations de température. L'impact de la finition intérieure a également été étudié en comparant des plaques de plâtre de 12,5 mm avec des plaques d'argile de 22 mm.
Les essais ont montré que le type d'isolant semi-rigide pour cette configuration avait un impact assez faible sur le déphasage thermique et sur la température maximale mesurée contre le mur. La finition intérieure, et en particulier les plaques d'argile, ont un impact plus important sur l'inertie thermique du mur car elles sont plus épaisses et ont une densité plus élevée. Cette constatation confirme les simulations effectuées précédemment par Buildwise (voir l'article 2021/02.02 de Buildwise).
Ainsi, pour améliorer le confort d'été, la première chose à faire est d'installer des protections solaires extérieures et une ventilation nocturne efficace. Si l'on veut optimiser l'inertie thermique, il faut opter pour des matériaux isolants d'une densité supérieure à 100 kg/m³ (fibre de bois rigide, chaux-chanvre...) ou adapter le type ou l'épaisseur de la finition intérieure (plaque de plâtre double épaisseur, plaque d'argile...).
Source : l'article "Vers une meilleure connaissance des matériaux d'isolation biosourcés" de l'ing. Vincent Claude, chef de projet au laboratoire 'Matériaux de construction', dans le magazine Buildwise de mars-avril 2023. Il a été réalisé dans le cadre du projet Interreg "Circular Biobased Construction Industry", subventionné par l'Union européenne. Seul l'article original, disponible sur www.buildwise.be, fait référence.
Les mesures ont montré que l'intérieur des murs restait sain (humidité du bois < 20 % et humidité relative de l'isolant < 90 %). Cela confirme une fois de plus l'importance d'une mise en œuvre soignée, avec une pose correcte du pare-vapeur (résistance à la diffusion de la vapeur d'eau Sd ≥ 5 m), un pare-pluie ouvert à la vapeur, une isolation sèche....
https://bouwkroniek.be/materiaal/biogebaseerde-isolatiematerialen-zijn-een-goed-alternatief-50717