Réaffectation : d’une gare à un centre culturel
La gare de Laeken est entrée en service le 3 juillet 1864. 118 ans plus tard, en octobre 1982, elle a été remplacée par la gare de Bockstael, plus proche de Jette de quelques centaines de mètres. L’ancienne gare a donc été abandonnée pendant plusieurs années. Jusqu’en 2012, où elle a été utilisée comme centre culturel par l’organisation Maison de la création. En 2018, le projet de réaffectation complète a été lancé et la division Restauration et Réaffectations a pu entamer une rénovation en profondeur. Nous nous sommes entretenus avec Michiel, chef de projet, pour savoir ce qui rend ce projet si particulier.
Une restauration complète
Avant même que l’on entre dans le bâtiment, Michiel commence déjà les explications : « Nous avons entièrement restauré l’ancienne gare. Du toit à la cave. Même les rideaux et une partie du mobilier. Au sous-sol, nous avons construit un étage intermédiaire. Il accueille les sanitaires. Au rez-de-chaussée, on trouve un magnifique espace. Nous avons placé une isolation acoustique sur les plafonds afin que le lieu puisse être utilisé pour des spectacles et offrir un confort sonore contemporain. »
Cet endroit a aussi un petit côté industriel. Cela est dû en partie au revêtement métallique sur les murs. On dirait que ces panneaux sont découpés et perforés. Au premier étage, on trouve les bureaux du centre culturel. Le parquet à chevrons et les belles grandes portes donnent un vrai sentiment d’espace. « Je suis content de pouvoir installer temporairement mon bureau de chantier ici. Je pense que peu de mes collègues ont un lieu de travail aussi agréable », précise Michiel en riant.
Le grenier, autrefois terrain de jeu des pigeons, est désormais une grande salle polyvalente. Le centre culturel y organisera des activités extrascolaires à l’avenir. « Pour aménager cette salle, nous avons renforcé le plancher, isolé le toit et refait le plâtre des murs. Nous avons rénové ou remplacé toutes les fenêtres en nous basant sur le modèle d’origine. Cela a permis de conserver le caractère typique du bâtiment », nous explique Michiel.
Retour aux sources
Renotec restaure toujours dans le respect du passé. « C’est également le cas ici », précise Michiel. « Pour cette réaffectation, nous sommes remontés dans le temps. Tout d’abord, lors de la restauration, nous avons remarqué que des changements radicaux avaient été effectués lors de rénovations précédentes. Par exemple, la façade avait été réparée localement avec du béton. En concertation avec le client, nous avons décidé de restaurer la maçonnerie dans son état d’origine. »
« De plus, nous avions aussi l’impression qu’il y avait auparavant des lucarnes supplémentaires », poursuit Michiel. « À travers le bardage en bois, nous pouvions voir une ancienne construction. Nos spécialistes se sont alors plongés dans les archives et ont en effet découvert la présence de lucarnes par le passé. Nous les avons entièrement reproduites selon le modèle historique. La toiture est d’ailleurs tout à fait typique, avec son revêtement en plaques de zinc, qui lui donne un petit côté parisien. Les petites fenêtres ovales caractéristiques de ce style sont appelées yeux de bœuf. On peut donc dire que la gare a reçu une paire d’yeux supplémentaire. »
Une réaffectation présentant des défis techniques
Nous avons également demandé à Michiel quel était le principal défi du projet. « Le fait que nous ayons rénové les éléments d’origine ne signifie pas que le bâtiment est dépassé. Au contraire, nous avons réalisé 2 prouesses techniques.
Premièrement, l’ascenseur. Il n’y avait pas d’ascenseur dans le bâtiment d’origine. Mais cela s’avérait nécessaire pour le rendre accessible aux personnes à mobilité réduite. Nous avons donc démoli toute la cage d’escaliers, avant de calculer les dimensions exactes avec un scanner 3D. La cage d’ascenseur a été installée via le toit, qui était ouvert à ce moment. Un travail au millimètre. Ensuite, nous avons placé un escalier en acier entièrement neuf autour de la cage d’ascenseur. Cela s’est également fait par le toit. Nous avons soudé les pièces de l’escalier sur place.
Le deuxième défi était l’annexe arrière. Cette extension arrière, qui offre un grand espace supplémentaire, semble flotter au-dessus des voies ferrées qui passent encore derrière le bâtiment. La structure métallique se compose de 2 parties. Elles sont si grandes que nous avons dû fermer une partie de la place et la voie ferrée pour pouvoir les placer. Mais le résultat final est superbe. »
Un premier projet idéal
Cette réaffectation était le premier projet de Michiel, chef de projet junior. Il a fait naître chez lui une passion pour les projets de réaffectation. « Ce projet m’a beaucoup appris », nous confie Michiel avec beaucoup d’enthousiasme. « C’était un projet complexe, mais il m’a permis d’acquérir une foule de connaissances. Nous avons eu recours à de nombreuses techniques et finitions. Et j’y ai contribué de A à Z », poursuit-il.
« De plus, nos ouvriers spécialisés sont de vrais professionnels. Ils ont fait le maximum pour respecter tous les détails historiques. C’est impressionnant ! Prenez le toit, par exemple. Ils ont pris l’initiative de fouiller les archives. Leurs connaissances sont phénoménales et je suis heureux de pouvoir apprendre à leurs côtés. »
« Cela m’a aussi appris à relativiser. Dans un projet comme celui-ci, il y a toujours des surprises. C’est typique des rénovations. Bien entendu, j’ai toujours pu compter sur le soutien des chefs de projet expérimentés. Ce projet était un travail d’équipe ! Le bâtiment sera bientôt livré et je me sens tout à fait prêt pour le suivant ! », conclut Michiel.
