Les 6 immeubles du quartier des Minimes furent conçus en 1954 par les architectes urbanistes du Groupe Alpha. La composition architecturale de ces 150 logements sociaux est raffinée et les constructions sont réalisées avec beaucoup de soin. L’usure du temps a cependant laissé ses marques. Une amélioration de l’isolation thermique s’impose, mais il importe aussi d’équiper tous les logements d’installations sanitaires décentes. Une attention toute particulière est portée au respect de la grande simplicité et de l’harmonie des bâtiments existants. En accord avec le Foyer Bruxellois, le nombre de studios et d’appartements à une chambre est réduit et le nombre d’appartements à deux, trois et quatre chambres est augmenté. Cela implique une diminution de la quantité totale d’appartements, qui passe de 150 à 98 unités. Les modifications projetées permettent également de supprimer les entrées privatives, arrières ou latérales, de certains bâtiments, ce qui permet une simplification du système de contrôle d’accès. En outre, dans le bâtiment C, la suppression des studios et de leurs entrées privatives rend inutile la cage d’escalier située dans le raccord entre le bâtiment C et le bâtiment D. Ce volume est récupéré pour en faire des chambres pour les logements d’about du bâtiment D.
Dans un esprit de construction durable, une solution globale et peu onéreuse est imaginée, permettant de résoudre les problèmes d’infiltrations d’eau, de ponts thermiques, de manque d’isolation et de vieillissement des bétons. Cette solution consiste à envelopper le bâtiment existant dans une nouvelle peau continue, étanche et isolée, un manteau d’isolation thermique protégé par un enduit lisse et peint. Cet enduit offre un aspect visuel chaleureux, nettement plus plaisant que le béton existant. L’insertion de nouveaux châssis en bois qui respectent la modénature existante renforce l’aspect chaleureux du bâtiment. Ils sont équipés de larmiers périphériques pour les protéger des pluies battantes et accentuer visuellement le contraste de profondeur entre les vides et les pleins.
Le confort des appartements est renforcé en intégrant la surface des balcons existants dans l’espace de séjour et en leur offrant un nouvel espace extérieur privatif de grandes dimensions (3 m x 3 m x 3 m). Cela permet également l’augmentation des surfaces des locaux sanitaires. Les autres terrasses, au droit des espaces de séjour, sont également intégrées dans le volume bâti, de nouvelles terrasses étant construites en avancée sur des structures autonomes. Dans le cas où plusieurs petits appartements sans terrasses sont groupés en un seul de grandes dimensions, une nouvelle terrasse est réalisée. Ces terrasses, de couleur gris léger, sont toujours implantées côté séjour sur les façades orientées sud/est ou sud/ouest. Elles améliorent la qualité de vie des occupants en autorisant des activités impossibles jusqu’à présent, par exemple manger dehors ou laisser les enfants jouer à l’air libre sans crainte pour leur sécurité. L’utilisation de treillis ou de tôles perforées dans ce nouvel espace extérieur rend effective, tel un moucharabieh, la transparence de l’intérieur vers l’extérieur et l’opacité de l’extérieur vers l’intérieur, le principe de base étant que la vision latérale des bâtiments doit rester possible. L’approche globale de traitement de façade et d’ajout de terrasses permet l’expression d’une architecture contemporaine, dans laquelle les changements sont clairement exprimés tout en respectant l’architecture existante de qualité.
