Bien que directement reconnaissable au niveau de la forme, l’origine d’une cité-jardin s’est souvent perdue au fil de l’histoire. Beaucoup de cités-jardins ont été construites à partir de 1920, pour ainsi offrir un contrepoids aux maisons ouvrières paupérisées des grandes villes. Elles dégagent dès lors une ambiance villageoise typique. De tels endroits dans la ville doivent être choyés, mais si le confort d’habitat n’est plus d’un niveau suffisamment élevé, des choix clairs doivent être faits. Pour le quartier Stuivenberg à Hoboken, le choix s’est porté sur un projet ambitieux, réparti en trois phases. Les habitants ont déménagé vers un autre site alors que les 55 premières unités de logement étaient démolies. Au même endroit ont été érigés 25 maisons unifamiliales et 30 appartements.
On a choisi un seul type de logement. En prévoyant un certain nombre de variantes comme l’ajout de balcons en encorbellement, chaque maison de rangée dispose de sa propre identité. Pour les appartements, on a opté pour une petite échelle, avec 15 appartements par bâtiment. Comme il convient à une cité-jardin, les éléments existants et nouveaux ont été rassemblés pour former une succession variée de paysages, de façon à créer différentes ambiances où c’est surtout le caractère vert qui domine. La phase n° 1 a été réceptionnée en janvier 2015, les anciens habitants ayant pu réintégrer leur domicile dans la cité-jardin, doté cette fois du confort du futur. En ce moment, on est en train de construire la phase n° 2 (41 maisons et 15 appartements), qui sera réceptionnée à l’été 2017. Ici aussi, les habitants d’origine ont temporairement déménagé. Le bouquet final de cette restructuration radicale aura lieu dans la phase n° 3, avec la construction de 45 maisons unifamiliales et 45 appartements.
L’image uniforme qui est utilisée pour toutes les unités de logement est typique de ce projet. L’architecture simple est fraîche, ouverte et accorde beaucoup d’attention aux détails riches mais évidents : ainsi, on a travaillé avec des accents en béton architectonique. Pour les maisons, il s’agit du montant de la porte avant, une colonne dans laquelle le tuyau de descente des eaux de pluie a été intégré mais aussi les contours de certaines fenêtres. Dans les appartements, le béton architectonique est visible dans les terrasses, les poutres intermédiaires, mais aussi les galeries près de la porte d’entrée.
Les briques de façade utilisées sont elles aussi loin d’être standard. Ainsi, on a opté pour une brique de façade selon la méthode Wasserstrich. À cet égard, l’argile est jetée sur une plaque pivotante si bien que les briques reçoivent une forme légèrement irrégulière et présentent un caractère marqué.