Les galeries funéraires du cimetière de Molenbeek, construites à partir de 1880, soit seize ans après l’inauguration du cimetière, sont un patrimoine architectural remarquable. Elles abritent des niches funéraires sur 4 à 6 étages et permettent un gain de place considérable par rapport au système des allées que l’on retrouve sur la plupart de nos cimetières. La structure, la typologie, l’implantation, les choix esthétiques, stylistiques et symboliques présentent un intérêt social et culturel justifiant qu’elles soient préservées pour l’avenir.
Située dans l’axe de l’entrée du cimetière et longue de quelques 70 m, la galerie principale à moitié enterrée mène à une rotonde monumentale qui s’ouvre à droite et à gauche sur deux galeries à colonnades couvertes et entièrement hors-sol. Par l’usage de colonnades, de portiques, de frontons, par son orthogonalité et ses jeux de proportion, le monument est un exemple caractéristique du style néoclassique.
Le bureau ORIGIN n’a pas cherché à « remettre à neuf » les galeries dégradées, sa philosophie de restauration privilégiant une conservation qui valorise le passage du temps. Il n’a donc pas été question d’effacer la patine recouvrant les galeries, qui devaient à l’origine présenter un aspect beaucoup plus brillant et contrasté. En revanche, il a notamment été décidé de nettoyer et/ou restaurer les éléments en pierre blanche et les plaques funéraires. La galerie principale s’est vue recouverte d’une nouvelle verrière contemporaine en acier. Ce choix est motivé par la présence d’une verrière à l’inauguration du monument (qui n’a toutefois pu être reconstruite), par des arguments d’équilibre architectural, mais aussi par la nécessité de protection du bâtiment et des promeneurs.