Le parti architectural de ce projet s’inscrit dans la continuité du développement de l’îlot, entrepris il y a 130 ans par la société Solvay. Celle-ci y installa son siège social, lequel s’est étendu au fur et à mesure du développement de l’entreprise. Au fil des années, Solvay a occupé, étape par étape, l’ensemble de cet îlot compris entre les rues du Prince Albert, du Prince Royal et Keyenveld (îlot 33), puis plus tard l’îlot triangulaire voisin inscrit entre les rues du Prince Albert, Keyenveld et de l’Arbre Bénit (îlot 44).
Aujourd’hui, l’entreprise ayant déménagé, elle laisse sur l’îlot 33 un ensemble complexe d’immeubles de bureaux à l’image urbaine cohérente et élégante. Celui-ci est racheté en 2012 par les sociétés ALLFIN SA et BPI SA. L’enjeu de ce projet est donc de convertir ces espaces de bureaux aux qualités spatiales particulières, en immeubles de logements répondant à la fois au mode de vie contemporain et aux critères actuels de confort, de durabilité, d’accessibilité et de sécurité.
Pour des questions de programmation, le complexe a été divisé en 3 parties distinctes. Soit à une extrémité la création de 95 logements pour étudiants (bâtiment A), à l’autre extrémité l’aménagement d’une résidence de 100 chambres pour personnes âgées (bâtiment C) et enfin entre les deux, un complexe de 110 appartements qui vient prendre place dans les parties historiques du complexe (bâtiment B). Les soussols intègrent des caves et locaux techniques ainsi qu’un parking de 59 emplacements. Nous avons eu la volonté de conserver l’image urbaine de l’îlot, son identité, par la conservation intégrale des façades à rue et le respect des accès existants via les entrées cochères.
En vue d’améliorer la qualité des espaces d’habitation, de diminuer les vis-à-vis, d’améliorer l’apport de lumière et de permettre la création d’espaces extérieurs privatifs et communs accessibles aux habitants, le projet prévoit l’aménagement de deux grandes cours en intérieur d’îlot par la démolition de deux des quatre ailes intérieures. Suivant cette même démarche, une troisième cours, qui avait été couverte par un atrium vitré lors des transformations et extensions successives des bâtiments par Solvay, sera ré-ouverte.
Ces trois nouvelles cours constituent le coeur du projet, lieu d’échange et de rencontre des futurs habitants. Elles seront aménagées par l’architecte paysagiste Wirtz qui y a imaginé des ambiances différentes pour chacune d’elles. L’aménagement de ces cours est essentiel puisque la majorité des habitants y passeront pour rejoindre leurs habitations. C’est également vers ces cours qu’il a été décidé d’orienter l’ensemble des balcons et terrasses des appartements.
Si la volonté est d’utiliser les façades à rue comme vecteur d’une image de marque pour le projet, il est important, une fois passé les portes du complexe, de recréer une nouvelle identité dans les cours intérieures, qui sont conçues pour être l’élément central du projet pour les logements (cohérence par les matériaux mais typologie contemporaine).
Pour tirer profit la situation idéale du projet dans le haut de la ville, un étage supplémentaire est ajouté en toiture. Conservant la partie mansardée visible depuis les rues du Prince Albert et du Prince Royal et, après suppression du deuxième versant, intégration de ce nouvel étage penthouse. Placé en retrait, celuici permet d’une part de limiter sa visibilité et de respecter les façades existantes et, d’autre part d’offrir de larges terrasses aux appartements qui profitent ainsi d’une vue imprenable sur la ville.
Enfin, la volonté d’intégration historique ne s’arrête pas à la démarche de développement du projet ou aux traitements des façades. À l’intérieur également nous cherchons à raconter cette histoire. Certains éléments représentatifs du passé seront réutilisés dans la nouvelle affectation prévue (hall d’entrée principal, cages d’escaliers, luminaires,…), l’objectif étant de rappeler l’histoire du bâtiment à ses futurs habitants.
