Le projet s'attache en premier lieu à limiter l'emprise au sol des constructions et à assurer une composition du paysage à l'aide des voiries de desserte et des aires de stationnement. Le bâtiment contenant la zone de restauration enjambant l'autoroute se prolonge de part et d'autre sous forme d'auvents et couvre les pompes. Il couvre donc l'entièreté des fonctions. Quatre auvents secondaires suspendus sous les porte-à-faux des poutres principales complètent la protection des stations autoroutières.

Une structure principale composée de deux poutres en treillis de type Warren est préférée à une solution en arc dont la hauteur s'imposerait trop au paysage.

Chaque poutre en treillis de 210 m de long repose sur deux appuis distants de 70 m. Cet écartement des piles permet de préserver une zone non-bâtie de 10 m de part et d'autre de l'autoroute. L'absence de pile centrale répond au cahier des charges initial. Cela confère à l'ensemble son caractère aérien. Cette disposition supprime toute obstruction de l'autoroute, même partielle, pendant le chantier.

Les parois verticales du pont sont totalement vitrées tout comme les deux volumes, entre les piles, contenant les circulations verticales.

L'ensemble se veut assurer aux automobilistes un accueil convivial et en toute sécurité, tout en s'intégrant avec douceur dans le paysage.

Les voiries de desserte présentent un tracé à sinuosité variable incitant l'automobiliste à adapter sa vitesse au lieu. Les aires de stationnement pour voitures de tourisme sont placées le plus près possible des zones de service. Le tracé des circulations piétonnes est étudié de manière à assurer la plus grande sécurité possible. Les aires de stationnement pour camions sont cachées du regard par de nouveau massifs boisés.

Le projet trouve son inspiration dans le courant de pensée de l'architecture soutenable, c'est-à-dire respectueuse de l'environnement, consommant peu d'énergie, et donnant lieu à des frais d'exploitation et d'entretien limités de manière à garantir une bonne tenue dans le temps. C'est entre autres pour cette raison que la couverture de l'ensemble est fortement isolée et qu'elle est réalisée avec un revêtement en aluminium reflétant la lumière de manière diffuse. De même, les écrans en métal déployé et les étagères à lumière formées par les auvents des stations assurent un éclairage non-éblouissant des aires de service.

Comme une aérogare, une escale autoroutière peut devenir un lieu de culture. Le projet est conçu de manière à permettre l'accueil d'expositions temporaires de jeunes peintres et sculpteurs de la région, voire les travaux de diverses académies. Les abords sont traités en parcs paysagers. Des expositions temporaires de sculptures peuvent ponctuer les allées de décélération, les aires de jeux et de pique-nique.