École des arts Sint-Lukas

Architectes

POLO.

Localisation

Bruxelles

Maître de l'ouvrage

LUCA School of Arts - Dexia Real Estate

Date de début

2003

Date de fin

2011

Le campus de l’école des arts Sint-Lukas Brussel est le fruit d’une expansion progressive étalée sur une décennie et concentrée à l’intérieur d’un îlot du dense tissu urbain de Schaerbeek. Un cloître néogothique et un pavillon moderniste s’y mêlent à des maisons mitoyennes, des habitations bourgeoises et des constructions anarchiques. Les étudiants entraient dans l’école par la discrète porte d’une maison de maître. Au fil des ans, Sint-Lukas était devenu un dédale charmant et chaotique, avec des escaliers dans tous les sens, des différences de niveaux et des passages percés dans des murs mitoyens. Les étudiants pouvaient s’y perdre, s’y cacher ou s’y isoler, ou encore s’y approprier un espace de création ou d’exposition de leurs oeuvres.

L’école était toutefois à bout de souffle et ne répondait plus aux normes de sécurité. Une rénovation en profondeur s’imposait. Sint-Lukas a lancé un concours de projets. L’administration scolaire a laissé aux architectes le choix de construire du neuf ou de rénover. Le projet proposé par POLO Architects a été retenu parce qu’il parvenait à préserver le charme et le caractère informel de l’école. Pas de tabula rasa, ni de nouvelle construction trop rationnelle. Le projet conserve quelques-uns des bâtiments et des espaces intérieurs ayant le plus de valeur et démolit les autres. Deux nouveaux bâtiments sont construits rue des Palais et rue Verte. Les façades gagnent en ouverture et deviennent des accès invitant à pénétrer dans un campus désormais praticable, qui consiste maintenant en une suite de cours intérieures. Une entrée différée côté rue des Palais donne accès à une cour intérieure centrale ; à peine entré, on se retrouve à nouveau à l’extérieur. Avec cette rénovation, l’occasion s’est présentée de renforcer la topographie et le paysage urbain de la vallée de la Senne. Le flanc très pentu de la vallée - le complexe de bâtiments parcourt en effet un dénivelé de 12 mètres entre la rue des Palais et la rue Verte - avait complètement disparu de la vue à cause des extensions et annexes en tous genres construites sauvagement.
La colonne vertébrale du projet se matérialise en une passerelle flottante qui relie tous les bâtiments entre eux. Elle sert également de foyer pour les étudiants, les enseignants et les visiteurs. Accessible de plain-pied lorsque l’on arrive par la rue des Palais, elle s’élève rapidement au-dessus du campus en contrebas. La passerelle offre un panorama et permet de s’orienter. La mise en scène de la topographie particulière a été renforcée par l’aménagement de quelques petites cours creusées dans la pente, comme l’espace extérieur devant l’atelier de sculpture. La vallée retrouve ainsi sa lisibilité et son identité. La répartition interne des bâtiments est en rupture avec l’implantation classique d’une école des arts. Elle part d’une mosaïque d’activités. L’art n’est plus un vocable rassemblant plusieurs disciplines distinctes. “Peinture et performance, vidéo et installations ou encore sculpture et architecture sont intrinsèquement de plus en plus liées les unes aux autres. Le cloisonnement entre les différents arts disparaît”, constate POLO Architects. C’est pourquoi il n’y a plus de répartition classique en départements et en disciplines, mais un regroupement par fonctions qui assure une division maximale des espaces de classe, d’ateliers et de bureau, qui favorise la collaboration et les échanges transversaux.
Le nouveau campus a toutefois conservé sa liberté d’autrefois, quelque peu chaotique. Ouvert et facile d’accès, c’est un lieu perméable. L’école a gardé son côté labyrinthique, avec des coins et des recoins cachés. Le visiteur occasionnel pourra toujours s’y perdre, tandis que l’étudiant chevronné continuera à y trouver un repaire pour effectuer ses premiers pas en tant qu’artiste.

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