Centre d'affaires avec bureaux, auditorium et restaurant.
KatoenNatie, une entreprise de logistique, envisageait de construire un centre d'affaires pour différentes entreprises portuaires de la rive gauche. Le maître d'ouvrage imaginait une zone industrielle plus traditionnelle, composée de vingt bâtiments distincts, où chaque entreprise pourrait faire ce qu'elle veut. POLO a proposé une approche résolument différente.
Forteresse
La zone portuaire d'Anvers sur le Linkeroever, la rive gauche de l'Escaut, est un vaste paysage de polders dénudés. Nous voyons l'Escaut majestueux, les quais massifs, les vastes plaines de sable gagnées sur la mer. Comment l'architecture peut-elle tenir son rang au milieu des structures brutales du port et de l'industrie ? Comment créer un espace hospitalier ou intime au milieu d'éléments aussi insaisissables ? Comment concevoir sans les conditions rigoureuses d'un contexte urbain ?
Pourquoi ne pas regrouper les différents bâtiments en un conglomérat ? Cette approche présente plusieurs avantages. Elle réclame moins d'espace précieux et allège la charge sur le paysage. Le plan permet également aux différentes entreprises de partager des installations, telles qu'un restaurant, une salle de réception, un centre de fitness ou un jardin, ce qui permet de réaliser d'importantes économies. Ces éléments confèrent au projet une identité forte dans une zone portuaire par ailleurs très fonctionnelle.
Un mur de gabions rempli de pierres naturelles entoure l'ensemble de la structure, cachant le parking à la vue. Le toit de ce dernier forme la cour intérieure de la forteresse. Des bâtiments de quatre à huit étages, avec des façades en brique rouge-brun, entourent la cour.
Le conglomérat a été imaginé comme une forteresse s'élevant au-dessus du terrain. Dans son enthousiasme, le client a décidé de développer davantage le concept de "Burcht Singelberg" (forteresse de Singelberg). Le client et les architectes ont travaillé en étroite collaboration au développement d'un idiome visuel imaginatif et attrayant (bien que quelque peu abstrait) pour la forteresse, avec des tours, un trésor, une chapelle et des murs fortifiés.
Intégration avec l'art et l'aménagement paysager
La base consiste en un parking à deux étages. Les bâtiments sont placés sur les niveaux de parking et s'élèvent au-dessus du paysage.
Le nouveau rez-de-chaussée surélevé comprendra un foyer, une cafétéria, un magasin, une garderie et une chapelle. D'autres installations communes, telles qu'un restaurant, un auditorium et un centre de remise en forme, occupent le dernier étage. Entre les deux se trouvent les bureaux, que les locataires peuvent aménager comme bon leur semble. Des fenêtres du sol au plafond invitent les occupants à contempler, depuis la forteresse, le paysage portuaire et le large Escaut. Le Burcht Singelberg est exceptionnel non seulement par sa structure, mais aussi par l'intégration de l'architecture à l'art et au paysage.
La cour comprend des œuvres d'art de Wim Delvoye, Pablo Atchugarry et Michaël Aerts, ainsi qu'un canon à confettis de Joep van Lieshout. Un poème de Ramsey Nasr est imprimé sur les vitres de la fenêtre du restaurant. Le projet est couronné par un "jardin flamand" clos de murs, conçu par l'architecte paysagiste Dirk Vandekerkhove, avec un cadran solaire d'Hubert Minnebo. Il s'agit d'un "jardin des délices", une Arcadie accueillante et intime dans un environnement rude.