Implantée dans un milieu urbain, l’école constitue, et pour cause par le cadre monumental, un ‘landmark’ dans l’environnement. Le cadre ouvre le site scolaire vers la ville, veille à un lien direct avec l’horizon de Bruxelles (grande échelle) mais constitue aussi un point de reconnaissance et un centre à l’intérieur du site (petite échelle). L’échelle monumentale de ce centre (le cadre, l’escalier central, la plaine dégagée) que l’enfant expérimente en rentrant dans l’école est graduellement remplacée par une échelle plus intime lorsqu’il se rend dans sa classe (patios, escaliers plus petits, etc.) Le centre relie les 3 entités (école maternelle, primaire et secondaire) qui à leur tour sont construites autour de couloirs intérieurs ou de patios. Ainsi l’école forme un ensemble de différents pôles qui gardent chacun leur propre personnalité et identité. Ces centres ne sont d’ailleurs pas clairement délimités mais s’entremêlent.
La diversité des constructions apporte un nombre de sensations spatiales et d’atmosphères. À titre d’exemple, on arrive au réfectoire dans un cadre ouvert par un escalier dans un cylindre fermé. Par la diversité d’expériences spatiales, couleurs, matériaux, textures, échelles (tant intérieures qu’extérieures) l’architecture peut pleinement utiliser son rôle pédagogique. La transparence et l’ouverture des espaces sont très importantes, ce qui se déroule dans les différents espaces est lisible pour chacun. À l’intérieur du bâtiment on tient compte par catégorie d’âge de l’échelle de l’enfant. Ainsi dans l’école maternelle il y a des fenêtres à différentes hauteurs où parfois seuls les jeunes enfants peuvent regarder à l’extérieur. L’utilisation des couleurs est aussi fonction de l’âge ; couleurs primaires pour la maternelle, couleurs plus estompées pour les secondaires.
Les différents thèmes formels qui sont utilisés dans l’ensemble du site – des lignes horizontales arbitraires, des lignes tordues qui génèrent différentes hauteurs, la forêt de colonnes – forment un leitmotiv dynamique et renforcent la cohésion entre les différentes fonctions. Elles réalisent en même temps le lien entre les anciens bâtiments et les nouveaux bien qu’ils soient fortement en dialogue. Les nouveaux bâtiments, ludiques et parfois flottants, s’efforcent de transcender l’architecture militaire sévère et rigide. Les thèmes formels sont utilisés tant en plan qu’en élévation et ce tant à petite échelle (ouvertures des façades) qu’à grande échelle (aménagement extérieur). Le placement arbitraire d’ouvertures de façade (bâtiment A) ou de colonnes (bâtiment C) se réfère à l’image que l’Europe veut exporter ; les lignes ou colonnes prennent leur signification par leur union et forment ainsi un ensemble avec une identité forte.